Le lendemain, après un tour dans le village et marché de Kuranda encore endormi, nous visitons les Barron Falls, de leur premier nom Din Din, sur la terre des Djabugay. Une marche d’un peu plus d’un kilomètre mène à un point de vue puis en hauteur à travers la forêt avant de terminer à un autre point de vue près de la voie ferroviaire. La marche s’appelle Budaadji Walk, nommée d’après l’esprit ancestral, le Serpent Tapis Géant (traduction littérale), qui a créé la rivière, la gorge et les nombreuses rivières alentour dans les légendes des Djabugay.
Nous terminons ensuite la route qui nous mènera jusqu’à Bloomfield. Nous revoyons les Black Mountain et Cooktown, buvons une bière au célèbre pub du coin le Lions Den Hotel et retrouvons le chemin d’un petit bout de paradis où nous avons vécu deux semaines en 2015. Nous y sommes accueillis à bras ouverts par nos premiers hôtes HelpX, ainsi que l’une de leur amie et deux autres copains à quatre pattes. Nous passons une superbe soirée à rattraper ces trois dernières années, comme si nous étions partis hier, avant d’aller se coucher sous un ciel incroyablement étoilé.
Le samedi, après une matinée passée sur la terrasse à discuter et contempler la vue dont on ne peut se lasser, notre hôte nous emmène pour une croisière improvisée sur la Bloomfield River, comme il l’avait fait avec nous, sauf qu’aujourd’hui pour chasser des yeux les crocodiles, nous avons un Ours. Qui en trouve un petit pourtant bien caché sous les feuillages. Plus tard nous en verrons un adulte sur la berge mais depuis la route.
Notre retour est hélas de courte durée car nous devons parcourir en sens inverse les à peu près deux mille kilomètres, sans compter les escales, pour ramener notre Ours à l’aéroport dans un peu moins de deux semaines. Après une deuxième excellente soirée et un dimanche matin, nous les remercions de leur accueil et avec un détour aux chutes d’eau du coin, nous nous arrêtons aussi un instant dans la petite ville d’Ayton pour surprendre une autre de nos connaissances de la région où nous avions vécu un mois en tout.
Nous passons la nuit sur la chouette aire de Mareeba, qui demande juste une donation de deux dollars par personne et par nuit, à l’intersection de la route par laquelle nous sommes arrivés.
Lundi 14 mai nous prenons une nouvelle route, en direction de la Mossman Gorge, à l’entrée de la forêt tropicale de Daintree. Mais arrivés devant nous découvrons qu’il faut payer un petit bus pour se rendre aux gorges et décidons de passer notre chemin. Après tout nous venons déjà de vivre deux jours dans le parc national de Daintree. Avant de quitter le centre information, nous avons l’occasion d’observer sûrement les plus grosses araignées que nous ayons vu jusqu’alors, hormis la non mortelle mais large Huntsman – Sparassidae.
La Giant Golden Orb Weaver – Nephila pilipes – est une des plus grandes au monde, enfin surtout la femelle qui peut mesurer jusqu’à vingt centimètres avec un corps d’entre trois et cinq centimètres – le mâle est tout petit en comparaison, deux centimètres avec un corps de cinq à six millimètres. Ce qui a attiré mon regard sur celle-ci c’est une partie de son corps qui ressemble à un crâne ou un visage peint en blanc. Le voyez-vous aussi ? !
Sa voisine du dessus est sûrement du même genre – Néphile – mais je n’ai pas réussi à déterminer son espèce.
Nous reprenons la direction du sud avec un crochet par la ville de Port Douglas, qui semble huppée mais sympathique et offre surtout un chouette point de vue sur la superbe plage Four Mile Beach que nous voulons partager avec l’Ours.
Nous décidons de passer la nuit sur l’aire des Babinda Boulders que nous avons raté il y a trois ans, ne nous souvenant de cette ville que par la pluie qui ne cessait d’y tomber. Nous sommes en terres Wanyurr Yidinji, qui ont nommés les rochers de Babinda les Bunna Binda, signifiant l’eau qui passe par-dessus ton épaule. Une légende entoure les lieux, racontant la création de la piscine d’Oolana, aussi connue sous le nom de la piscine du diable.
« Il y a longtemps, Oolana, la belle jeune femme d’un aîné de la tribu des Wanyurr, tomba amoureuse de Dyga, un beau jeune homme d’une tribu en visite. Les deux amants, sachant que leurs traditions interdisaient leur union, s’enfuirent ensemble. Mais après avoir été découverts campant près d’un ruisseau, Dyga retourna dans sa tribu. Cependant, Oolana se jeta dans l’eau, qui devint un torrent tourbillonnant. Le sol s’ouvra et d’énormes roches furent projetés dans les airs. Aujourd’hui ces rochers marquent l’endroit où Oolana s’est noyée.
On pense que l’esprit d’Oolana réside ici aujourd’hui – elle continue d’appeler Dyga pour qu’il revienne, attirant les voyageurs errants, surtout les hommes. Au fil des ans, un certain nombre de jeunes hommes se sont noyés à cet endroit même. Veuillez donc tenir compte des avertissements culturels – n’entrez pas dans la piscine d’Oolana et respectez ce lieu spirituellement significatif. »
Méfiez-vous, sur la Budaadji Walk peuvent se trouver des serpents qui font leurs nids dans des espèces de fougères longeant la marche (le chemin est constitué de passerelles qui font au moins dix mètres de haut !) si jamais il vous prenait l’envie de caresser la plante en pensant que les reptiles sont restés sagement en bas sur le sol… Retenez-vous 🙂
Ah, la Bloomfield River, baignades, batifolages, bronzage sur un matelas gonflable, découverte des fonds en snorkeling (masque et tuba), jeux d’eau en tout genre… Eh bien, tout ça il ne faut pas le faire. Vous avez pas bien lu l’article ou quoi ?
L’Ours a dormi avec la vanille… à défaut de miel 😉
Prenez soin de vous 🙂
La piscine d’Oolana est un petit coup de cœur, avec le soleil qui se couchait… Superbe, c’est le mot !
Pas de quoi, c’est toujours un plaisir, doublé du fait de savoir que c’est partagé. 😉