Avec la magie d’Internet et de la procrastination nous voyageons dans le temps et l’espace : quittons un moment le mois de février 2019 et la neozelandese pour une escapade en cet automne 2022 sans passer par la case départ.
Après onze ans de bons et loyaux services, TNT a légué sa place à un jeunot – six ans de moins que lui – un petit peu plus spacieux et confortable. Nous l’avions tout de suite emmené faire ses preuves à l’automne 2021 dans les Pyrénées Orientales, mais ce n’est pas non plus cette échappée que je vais vous conter.
Non, en cette aube du jeudi 15 Settembre, c’est vers l’Est que nous allons rouler, pour ne pas se borner au logis biotois. Partis avant les travailleurs, nous petit-déjeunons sur une aire d’autoroute italienne. Le voyage commence bien, ils ont des croissants vegano ! Avant Gênes nous bifurquons vers le Nord puis de nouveau vers l’Est : Plaisance, Crémone, Brescia et enfin le lac de Garde, notre première étape sur une longue route d’un peu plus de sept cent kilomètres.
Sirmione, la ville sur la presqu’île du lac, ne nous plaît pas du tout, surchargée qu’elle est de touristes, nous avons l’impression d’être sur la Côte d’Azur en pleine saison estivale. Nous la fuyons très rapidement pour prendre de la hauteur, gravissant le Mont San Giorgio sur la rive orientale et c’est près du monastère éponyme que nous passerons la nuit. La vue sur le lac au réveil est bien plus jolie qu’en bas et au Nord, les côtes semblent devenir plus sauvages.
Notre choix d’étape était stratégique et il nous permet d’être rapidement à Vérone le lendemain matin sans prendre l’autoroute. D’abord peu enjoués par l’agglomération, nous faisons le tour du rempart de la vieille ville à la recherche d’une place de parking pas trop éloignée et gratuite si possible. Nous la trouvons dans une ruelle perpendiculaire à la Via Marsala et partons à pieds découvrir la ville des amants de Vérone.
Si la tragédie de Shakespeare n’est que pure fiction – il n’a jamais mis les pieds ici, les vestiges historiques eux sont réels. Nous franchissons le Pont de pierre au dessus du fleuve Adige et nous laissons perdre un moment dans les ruelles tranquilles, avant de retrouver la foule qui nous emmène sur la Piazza delle Erbe, la plus ancienne place de la cité.
Nous jetons à peine un œil dans la cour où s’amassent les touristes pour prendre en photo un balcon ajouté dans les années trente. Jouant sur la consonance de deux noms de famille, la fiction s’est immiscée dans la réalité : Dal Cappello, une famille de la noblesse italienne ayant fait construire la demeure et Capuleti, l’imaginaire famille de Juliette.
Nous préférons trouver un petit restaurant à l’écart des foules, tout en étant près de la Piazza dei Signori – sur laquelle trône entre autres la statue de Dante – où nous dégustons bières et lasagnes avant d’aller faire le tour des arènes, vieilles de près de deux mille ans. Sur le chemin du retour nous passons sous une reproduction de la reproduction du balcon : l’hôtel Giulietta Romeo 😆 avant de continuer à nous perdre dans les ruelles, longeant de loin en loin l’Adige. Nous n’aurons pas tout vu de Vérone mais cette balade sans but nous a fait bien aimer la ville historique.
De retour sur l’autoroute, tout le monde a l’occasion de prendre une douche : nous dans une aire de repos italienne, Junior – le camping-car – sous une pluie battante dont nous laissons le plus fort derrière nous avant de s’arrêter dans le village de San Stino di Livenza. Choisi presque au hasard pour y passer la nuit, nous élisons domicile sur un parking entouré de verdure près de l’église, qui n’en finira pas de nous sonner les cloches !
Demain il ne nous restera qu’un peu plus de cent kilomètres pour atteindre notre véritable destination : la Slovénie, dont nous avons prévu de sillonner une partie pendant une bonne semaine. 🙂
Ah ! Les autoroutes italiennes, ou comment renouveler ses amortisseurs tous les ans ! Bon, ils font des efforts, ils installent des lavoirs tout neufs (les panneaux affichent lavori sur presque un tiers du trajet!) Allez, je suis mauvaise langue, enfin ça se discute mais je ne sais pas dans laquelle ; elles s’améliorent et se transforment en 3 voies flambant neuves par endroits 🙂
Le petit nouveau, ben il a même fait du 4×4 dans un parking sauvage (gratuit mais très plein !) a trois niveaux de difficultés (rochers, trous, nids d’autruche) en pleine ville, d’où nous sommes ressortis au bout d’au moins 20mn de sueurs froides, enfin surtout moi.
Laissant la dernière canicule de la saison derrière nous, nous sommes enchantés de retrouver un essaim de moustiques venus des larges steppes entourant cette assez tonitruante église.
See ya!
PS : Bon ok, lavori veut dire travaux 😉
Décidément beaucoup de personnes auront été en Italie cette année, même si vous vous la traverser simplement, pour d’autres aventures et j’espère à lire tout bientôt..
Et si un jour vous passez par la Loire Atlantique et Nantes… Qui sais ?
Nous avions fait une échappée en novembre 2019 pour voir les Cinq Terres, Pise et Florence bien que ce soit restait pour l’instant dans les cartons. Pas vraiment attirés par l’Italie au début, mais c’est à côté (moins de CO2 !) et jusqu’à présent les endroits visités étaient très sympas.
Mais oui promis cette fois-ci on vous emmène jusqu’au bout du voyage !
Ouiiii, vie assez normale et pas très nomade depuis le retour du grand voyage 2018-19 mais tout va bien 🙂 Je prends note de la Loire Atlantique 😀
Petite aventure en regard des périples au bout du monde, mais aventure tout de même !