Le vendredi 18 mai nous quittons le camping fantôme pour notre presque dernière étape touristique sur ce road-trip queenslandais. Arrivés dans la ville de Hervey Bay, nous nous arrêtons à la compagnie Aussie Trax, qui se dit être la plus grande et la plus ancienne loueuse de 4×4 sur Fraser Island. Ils ont effectivement un avantage certain qui a fait basculer le choix : ils possèdent un bureau sur l’île. Ce qui permet de prendre le premier bateau avant sept heures du matin pour être à l’ouverture à huit heures et profiter le plus longtemps possible de la journée.
Seuls nous n’aurions pas fait Fraser Island, en 2015 déjà nous avions préféré camper dans la Cooloola Recreational Area, qui donnait aussi la possibilité d’aller conduire sur les plages, les deux lieux appartenant au Great Sandy National Park. Mais notre Ours n’est ici que pour un court séjour et veut en profiter ! Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, K’Gari, terre des Butchulla est la plus grande île de sable au monde. Ce sera aussi pour lui l’occasion de conduire un 4×4 sur les pistes de terre.
Le pack le jour le plus long réservé – $600, il nous faut maintenant trouver un camping pour les deux nuits à venir. Une première adresse infructueuse sans numéro de téléphone, un camping où les hommes trouvent que les cabines sont trop serrées les unes aux autres – c’est qu’ils prendraient l’habitude du luxe depuis que l’on campe moins en tente 😀 – puis finalement la perle cachée : le Sanctuary Lakes Fauna Retreat, installé sur quatre hectares de réserve naturelle, les petits bungalows indépendants donnent tous sur le lac où se promènent canards et tortues souriantes – oui, oui, regardez la photo, ne dirait-on pas qu’elle vous sourit ? Il y a aussi toutes sortes d’oiseaux, dont certains ne sont pas timides et viennent vous piquer vos tranches de pain si vous ne faites pas attention… pas bête, il – sa photo par ici – a quand même attendu que j’ai terminé de tartiner la confiture ! 😮
Comme c’est l’anniversaire de notre Ours, nous l’emmenons manger dans un Fish n’ Grill, qui, s’il ne paye pas de mine, nous régale de ses spécialités fidjiennes – le curry polynésien végétalien était juste succulent. 🙂
Le lendemain, levés à cinq heures pour préparer notre pique-nique, nous sommes une heure plus tard au Rivers Head Terminal où nous récupérons nos billets pour le ferry duquel nous admirons le lever du jour. Débarqués sur la côte ouest de l’île après moins d’une heure de traversée, nous pouvons profiter de la navette qui va au premier hôtel pour nous déposer au bureau d’Aussie Trax… qui n’est en fait qu’à quelques minutes à pieds. Là se déroule le seul bémol de la compagnie : une vidéo de sécurité qui n’en finit pas de répéter les instructions quant à la conduite en 4×4 et le temps gagné diminue de consigne en consigne. Avec l’administratif à régler et les dernières instructions de la responsable, ce n’est que sur les coups de 9h30 que nous pouvons enfin démarrer et nous jeter directement sur l’une des pistes qui sillonnent la forêt de l’île Fraser.
Premier arrêt au lac MacKenzie qui n’est constitué que de gouttes de pluie. Aucun ruisseau ou source d’eau souterraine ne l’alimente. Il peut se vider par évaporation si le temps reste sec puis se remplit de nouveau en période de pluie. S’il ne disparaît pas simplement dans le sol c’est parce qu’une couche de matière végétale en décomposition s’est installée au fond du lac depuis des milliers d’années, retenant l’eau.
Plus au sud se trouve Central Station, ancien site d’un village d’une trentaine de maisons et d’une école, dont il ne reste que quelques pans, où vécurent les bûcherons de 1920 à la fin des années 1950, lorsque l’abattage d’arbres était encore autorisé sur Fraser. Cet ancien site a été lui-même construit sur l’antique terre de Wanggoolba Creek, réservée aux femmes Butchulla et lieu d’accouchement d’où les hommes étaient exclus.
Nous arrivons sur la côte est aux alentours de midi et nous installons pour pique-niquer n’ayant pas l’autorisation de rouler sur la plage avant 13h, au moment de la marée basse. Rouler à marée haute nous ferait passer dans de l’eau de mer, eau salée que la ferraille du 4×4 n’apprécie que moyennement.
Aussie Trax n’a pas envie que leurs véhicule termine comme l’épave échouée depuis 1935 à cause d’un cyclone. Ce sont les restes du SS Maheno, un bâtiment utilisé comme navire-hôpital pendant la Première Guerre mondiale. Une des attractions sans doute la plus connue de l’île et un plaisir pour une photographe. Je vous épargne la vingtaine de clichés réalisés et n’en ai sélectionné que quelques unes – une autre série en noir et blanc est à voir sur le blog photo un peu à l’abandon.
La journée est déjà bien avancée et nous nous rendons alors compte que ce n’est pas du tout suffisant. Nous n’avons parcouru qu’une infime partie de l’île et une deuxième journée, voire une troisième aurait été nécessaire pour au moins parvenir à la pointe nord. Évidemment la location n’aurait pas été au même prix – $1000 chez Aussie Trax pour deux jours et une nuit – mais pour une aventure d’une fois, je pense qu’il faut vraiment l’envisager (à plusieurs puisque le prix du 4×4 ne change pas et qu’il peut prendre jusqu’à huit personnes).
Nous poussons quand même jusqu’aux Pinnacles, rien à voir avec ceux de l’Australie Occidentale qui sont des roches calcaires. Ici c’est le vent et l’eau qui ont mis à jour ces dunes de sable coloré par les minéraux riches en fer de l’argile alentour. Un panneau qui demande de respecter ce lieu, rappelle trois traditions du peuple Butchulla :
– Ce qui est bon pour la Terre passe en premier.
– Si vous avez beaucoup, vous devez partager.
– Ne prenez ou ne touchez rien qui ne vous appartienne pas.
Il est temps pour nous de retourner à l’ouest pour rendre le 4×4 vers 16h30 et pouvoir prendre le ferry de 17h. Nous avions la possibilité de rester plus longtemps et prendre celui de 20h mais nous ne regrettons pas notre choix qui nous permet de profiter du coucher de soleil à bord. Il fait nuit lorsque nous débarquons, la lune et les étoiles nous raccompagnent au camping.
PS. : le titre de l’article signifie « A toute à l’heure » ou « A plus tard » dans la langue des Butchulla.
Fraser la magnifique ! Tellement qu’évidemment nous ne sommes pas seuls à rouler dans les dunes de cette forêt ensablée. Près du lac (pas Pré-du-lac hein) naturel et au sortir de Central Station nous nous rendons compte de visu que nous ne roulions pas en solo, une caravane d’une dizaine de véhicules nous précède à un bon 10 km/h (on aura vu bouchon plus important et plus lent, mais quand même !) Comme tout site exceptionnel, attendez-vous à voir du monde, quelle que soit la saison.
Je crois que j’ai fait le plus beau cadeau d’anniversaire qu’un ours aurait jamais pu imaginer.
Je lui avais déjà fait connaître Liquorland, magasin à l’enseigne rougeoyante ne contenant que de l’alcool, mais là, à Hervey Bay se trouve un Dan Murphy’s, qui représente la vente d’alcool à un niveau hautement industriel… Nirvana de l’éthanolisation, Walhalla du coma artificiel, Champs-Élysées de breuvages des dieux, rayon après rayon, les yeux écarquillés de notre ursidé découvrant l’existence d’autant de marques de bière différentes (je dois dire que j’étais assez impressionné moi-même), d’autant de bouteilles de bibine, voire des Bourgognes et des Bordeaux (voilà le prix aussi !)
Cerise sur le gâteau, une dame préparait la journée mondiale du whisky pour le lendemain, mais nous a quand même fait goûter, dégustation de quelques bon choix en sus !
Pas sûre que rouler en 4×4 soit super respectueux de l’environnement 🙁 mais les consignes sont assez nombreuses pour réduire l’impact touristique je pense.
En effet, un jour ne semble pas suffire, l’ile mesure 123 kilomètres à vol d’oiseau d’un bout à l’autre donc en 4×4 à 10km/h en longeant la cote … plus le fait que vous partiez à peu prés du milieu. Mais du coup est il possible de la parcourir à pied, en faisant du camping sauvage ? Cela permet surement d’avoir des moments sans touristes ou presque.
Tu as posté cet article Samedi 8, vu le matin avant d’aller au mariage de mon filleul, ton cousin 😉 donc vous étiez encore plus dans nos pensées et surtout dans nos cœurs. Plus sur le chapeau de ton papa 🙂
J’espère que vous avez tous passé un bon moment. 😉
Oui nous avons passé un très bon moment. Beau mariage à l’image des mariés,beaucoup d’émotions mais aussi la fête avec tous les ingrédients pour la réussir ;-).
Nous en avions croisé un dans le Territoire du Nord.