Après nous être acquittés à la frontière des quinze euros pour la vignette autoroute valable une semaine – le prix dépend du véhicule et de la durée, la vignette peut être achetée dans les stations services – nous commençons la visite de ce nouveau pays par une chose que nous ne faisons jamais : une visite guidée payante – 22€ par personne, nous ne faisons pas les choses à moitié quand on s’y met ! Mais découvrir la Slovénie sans s’enfoncer dans son sous-sol et au moins l’une de ses milliers de grottes, lui aurait enlevé la découverte de l’un de ses joyaux naturels. Et puis il pleut, quoi de mieux que de se mettre à l’abri sous terre !
Nous avons écarté la visite de la grotte de Postojna, le petit train qu’ils y ont construit donnant un peu trop un aspect de parc d’attraction à notre goût, pour choisir celle de Škocjan, située dans la même région, au sud-ouest du pays. Inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, les visites s’y font obligatoirement à heures fixes avec des guides et les photos sont interdites, alors je vais essayer de vous retranscrire ce que nous avons traversé.
Une marche en campagne pour s’éloigner du centre avec tous les autres touristes nous déprime un peu, nous qui avons l’habitude de rechercher les endroits hors des sentiers battus ! Le troupeau que nous sommes est divisé en quatre groupes : nous optons pour le dernier et c’est aussi les derniers que nous empruntons le tunnel construit par l’homme pour entrer dans la grotte où nous allons parcourir deux kilomètres et demi des sept sur lesquels elle s’étend.
Tout de suite, les variations de stalactites et stalagmites sont impressionnantes à qui n’a pas l’habitude d’en voir. Mais les premiers mètres ne sont rien comparés à l’immensité de la salle baptisée la grotte du Silence : douze mille mètres carré, elle est la plus grande d’Europe et possède une stalagmite de quinze mètres de haut. Autant vous dire que même Monsieur qui était des plus sceptiques au début, ne trouve plus ses mots. 😛
Mais c’est en arrivant au dessus de ce qui fait la particularité de Škocjan que je perds les miens : devant nous plonge un canyon sombre et immense, dont l’obscurité est seulement percée par les petites lumières du chemin que nous allons suivre et celles du pont que nous allons emprunter, s’élançant à quarante-cinq mètres de hauteur : tout en bas de cette vaste gorge souterraine rugit le fleuve Reka. L’ensemble a un aspect surréaliste, on se croirait devant une peinture, un décor de cinéma, dans les bottes de la Communauté de l’Anneau s’enfonçant dans les mines de la Moria ! C’est magnifique et nous aimerions pouvoir rester indéfiniment ici en contemplation.
Mais il faut poursuivre et nous remontons bientôt à la surface où notre guide nous abandonne après nous avoir indiqué les trois sorties possibles : une très rapide qui remonte au centre, une moyenne et la version longue de deux kilomètres et demi. Après hésitation nous optons pour la dernière et je ne saurais trop la recommander. De nouvelles plongées dans des grottes, des cascades et une fin de sentier qui débouche sur un village slovène où le soleil nous accueille. Une fin de balade superbe que j’ai pu cette fois vous partager en photos tout au long de l’article, quoi que les dernières grottes sont loin de valoir la première plongée ! (Et que les photos de façon générale ne sont pas folichonnes, ça fait longtemps que je n’avais pas sorti l’appareil. 😮 )
Du centre de visite nous parcourons les quelques mètres qui séparent d’un point de vue plongeant sur le fleuve au niveau duquel nous nous trouvions à la sortie des grottes.
Fourbus par cette après-midi de marche, nous confions la fin de journée à Junior : trente kilomètres vers l’Est et juste quelques pas pour admirer les murs du château de Predjama, construit en partie dans une falaise. Puis encore une trentaine de kilomètres pour s’installer dans le parc de Rakov Škocjan pour la nuit où nous avons le droit à un remarquable coucher de soleil entre ciel rougissant, nuages orangés et forêts de conifères verts sombres s’élevant dans la brume, mais aussi où nous connaîtrons une nuit des plus froides !
Malgré le froid, le réveil et petit-déjeuner au cœur de la forêt le matin du dimanche 18 sont des plus agréables. En partie réchauffés, nous nous préparons pour une marche autour de la rivière Rak où nous allons découvrir à notre dépend que le balisage slovène n’est pas toujours des meilleurs.
Nous commençons la ballade avec un arrêt sur un petit pont naturel en pierre, créé par l’effondrement d’une partie d’une ancienne grotte, avant de poursuivre sur le sentier. Lorsqu’au bout d’une heure en forêt nous apercevons au loin le village de Rakek, nous nous rendons compte que nous avons marché vers le Nord alors qu’il aurait fallu aller vers l’Est ! Nous voilà donc sans le vouloir en train de visiter la campagne slovène, traversant le petit village de Sivilce où nous ramassons des prunes tombées sur les bords des chemins, avant d’être obligés d’emprunter un bout de route pour retrouver la piste et la rivière.
Passant près des ruines d’une église, nous découvrons ce que nous croyons être le grand pont, puis suivant le balisage vers une grotte, nous nous retrouvons de nouveau avec une vue sur le grand pont, à l’endroit où nous étions quinze minutes plus tôt. Quand je vous disais que le balisage laissait à désirer ! Voyant la rivière en contrebas, nous finissons par trouver le chemin qui y descend et pouvons contempler le vrai grand pont sur lequel nous nous rendons compte que nous étions auparavant – et ne pouvions donc pas le voir !
La balade se poursuit au niveau de l’eau, à travers une prairie verdoyante où percent quelques colchiques ou crocus – pas sûre. Nous traversons en au moins deux points les sources frémissantes de la rivière Rak, observant l’eau simplement sortir du sol.
Sur la fin de la randonnée, nous croisons plusieurs autres marcheurs et notons que nous ne sommes pas les seuls à revenir sur nos pas ou à sembler perdus, essayant de déchiffrer les indications ! Mais nous finissons par retrouver notre point de départ et Junior que nous apprêtons pour un court trajet d’une quarantaine de kilomètres, direction la capitale du pays : Ljubljana.
Une petite vidéo du débit du fleuve Reka, qui n’était pas sans nous rappeler les Huka Falls en Nouvelle-Zélande !
Quel périple ce jour là ! On pensait avoir vu beaucoup, mais dans ces entrailles gigantesques, le vrombissement du fleuve (finissant dans la Mer Aadriatique), agrandi par des pluies récentes, ben… on se sent petit tout de même.
Clôturant la marche du dernier groupe et traînant un peu, nous avons eu quelques moments l’impression d’être seuls (on aurait pu prendre quelques photos discrétos mais, respect), avant que notre guide éteigne les lumières au fur et à mesure.
Plus de quatorze-mille grottes ont ainsi étés découvertes dans les sous-sols du pays, spéléologues bienvenus !
See ya!
Je compatis pour le lac de Garde…nous avons connu ce sentiment oppressant de foule de touristes en plein mois d’août il y a quelques années de ça…
Ce début en Slovénie m’enchante et j’ai hâte de voir la suite !
gracias por compartir !
Bises
Quant à la petite vidéo du débit fleuve Reka, au diable la sècheresse ! ” Poljubi ” 😀
Jolies photos quand même 😉
Merci Ron pour le lien, j’avais commencé à chercher par moi même , mais là tout est concentré 👍
Toujours avec plaisir !
Non pas vraiment eu l’impression que la sécheresse ait sévi en Slovénie. Beaucoup d’eau partout !
Grotte de la Balme, à peut-être visiter lors de notre prochain passage alors 😛 Oui très bon site Slovénie Secrète, je l’ai pas mal parcouru avant que l’on parte 🙂
On a encore un peu de chemin pour atteindre 43, mais tout de même 17 pays pour Carnets de Routards (et quelques uns supplémentaires chacun de notre côté) 😉