Nous quittons la ville de Ross et son pub mythique en fin de matinée le mercredi 13 février pour aller nous rafraîchir au pied du glacier de Franz Josef. Les nuages sont bas mais nous avons un aperçu des glaces éternelles… ou pas.
Il y a 18 000 ans, le glacier Franz Josef / Kā Roimata o Hine Hukatere s’étendait jusqu’à la mer alors qu’aujourd’hui il se trouve à dix-neuf kilomètres du rivage, un recul dû au réchauffement climatique. Il s’est même considérablement rétréci depuis la première visite des Européens, en 1865 il remplissait la vallée jusqu’à peu près là où le bas des nuages s’arrête sur la photo (droite) au niveau de la colline de gauche. L’augmentation des températures mondiales va probablement continuer de provoquer la fonte des glaciers néo-zélandais.
Ka Roimata o Hine Hukatere signifie en Te Reo Māori « Les larmes de la fille de l’avalanche ». Hine Hukatere – la fille de l’avalanche – était une femme Māori aventureuse qui aimait l’alpinisme par-dessus tout. Son amant, Tawe, n’aimait pas l’escalade comme sa bien-aimée, mais le pouvoir de persuasion de Hine était fort et Tawe escaladait souvent avec elle les montagnes. Au cours d’une de ces aventures, Tawe a glissé au début de cette vallée et a plongé vers sa mort. Les larmes de Hine étaient si nombreuses qu’elles ont inondé la vallée et ont été gelées par les dieux en souvenir de sa douleur.
Une histoire triste mais plus jolie que le nom utilisé aujourd’hui qui a été donné par l’explorateur européen Julius von Haast en 1865, d’après le nom de l’empereur d’Autriche-Hongrie de l’époque. 🙂
Nous passons la nuit sur la route entre les deux glaciers, trouvant un petit recoin en pleine nature où nous serons rejoints par une jeune allemande et par des moustiques d’une taille telle qu’ils doivent provenir directement de la période du Jurassique, peut-être étaient-ils congelés dans le glacier !
Le lendemain matin nous faisons une balade sur les berges du lac Matheson, connu pour refléter de façon presque parfaite les Mont Cook et Tasman… Seulement il faut avoir la chance d’avoir un ciel assez dégagé et pas de vent. Pour nous, il n’y a rien à voir, la surface du lac étant loin d’être lisse, mais sur le chemin nous avons de chouettes vues sur le glacier Fox / Te Moeka o Tuawe. Une heure et demi de marche aller retour nous amène à 450 mètres de sa fin, confirmant l’idée de Monsieur qu’un glacier c’est tout de même plus joli vu de loin ou éventuellement de haut, parce que de près c’est un tas de glace boueux. 😀 La marche est par contre fort sympathique, avec des cascades un peu tout autour de nous.
La pluie, que nous avons presque évitée depuis que nous avons débuté l’aventure, nous rejoints sournoisement sur la route de façon torrentielle. En très peu de temps, les rochers des larges fleuves jusqu’alors à sec disparaissent sous l’eau, les ruisseaux des champs deviennent des rivières si ce ne sont des lacs et des cascades sans nom se mettent à dévaler les collines. Au village de Haast, nous nous réfugions dans un petit supermarché qui fait aussi café en espérant voir le ciel redevenir plus clément. Il y a des accalmies mais la pluie reste et nous reprenons la route pour un détour à Jackson Bay où la voyageuse allemande d’hier nous a dit qu’elle avait eu la chance de voir et nager avec des dauphins sauvages. Nous guetterons vainement et finirons par abandonner la place où nous nous faisons dévorer par des nuages de phlébotomes !
Le lendemain, au matin du vendredi 15 février, le soleil est de retour et la pluie d’hier nous a préparé une superbe route, grossissant les cascades officielles telles que les Roaring Billy Falls et en y ajoutant d’autres anonymes. Nous quittons la côte pour nous enfoncer vers l’intérieur de l’île, dans la région de l’Otago, au cœur d’une superbe vallée. La flore encore humide reflète de milles façons différentes les rayons du soleil, habillant les paysages de couleurs vivifiantes. Les pics enneigés qui apparaissent ça et là au détour d’un virage apportent la touche finale.
Nous parcourons la marche jusqu’aux célèbres Blue Pools du coin, que nous trouvons vertes et chargées de touristes. Nous fuyons sur l’asphalte qui nous mène sur les berges du lac Wanaka et celles de son très proche voisin le lac Hawea… Wea ! C’est à peu près le son que nous faisons, les vues sont simplement magnifiques, laissant nos bouches et yeux grands ouverts d’admiration. Les photos donnent un faible aperçu de la grandeur des paysages.
Dans la ville de Wanaka où nous envisagions de faire un arrêt, nous ne faisons finalement que quelques rapides courses pour notre lunch, étouffant rapidement devant l’amas de touristes et des bâtiments du lieu semblant avoir été uniquement construits pour eux. Nous poursuivons vers la ville de Queenstown, nous enfonçant dans Kawarau Gorge au fond de laquelle coule le beau fleuve éponyme. Nous marchons sur son pont suspendu construit en 1880, d’où d’autres sautent à l’élastique. Et comme vous avez échappé à une référence au Seigneur des Anneaux dans l’article précédent, vous serez bien sûr contents d’apprendre que c’est ici qu’a été filmé le passage de l’Argonath, les grands rois de pierre.
Nous terminons la journée à Queenstown, où nous avons prévu de voir l’une de nos connaissances pendant le week-end. Bien que ville, elle fait moins factice que Wanaka et est logée au bord du lac Wakatipu, sur les rives duquel nous passerons la nuit dans Meiklejohns Bay, profitant de la superbe lumière qui, avec la nuit, tombe des nuages.
Le lendemain juste à quelques mètres, nous trouvons l’aire de Twenty Five Mile Stream, beaucoup plus grande avec une vue à 360° sur les montagnes, dont une partie sous la neige.
L’aire devient notre base pour le week-end. Le samedi en fin d’après-midi nous retournons dans Queenstown pour une balade et y voir notre connaissance d’Australie, qui nous emmène manger en ville et nous fait visiter les jardins. Le dimanche il nous emmène sur la route du Crown Range puis dans les villages de Cardrona et d’Arrowtown.
Malheureusement à toute pile il y a une face cachée ; plus les paysages sont paradisiaques, plus ces phlébo… damnés parasites qui piquent sont nombreux, et sur la côte ouest ce n’est plus un nombre, c’est la pénombre 🙂 c’est la séquence de pi, après la virgule, multipliée par mille.
A moins d’être un moine tibétain super entraîné à la méditation et insensible même à un tigre qui lui mordillerait l’oreille, il est impossible de répéter des chansons sur une guitare et encore moins faire des exercices de chant allongé parmi ces envahisseurs (comment ça ils étaient là avant ?)
Jackson Bay était le summum, le point d’orgue du séjour.
Au moins, dans l’eau gelée du lac, il n’y en avait point, mais qui a envie de rester toute une journée dans une eau que j’estimerais à 8° ou moins ?
Attention, le soleil Néo-Zélandais brûle ! Il n’en donne vraiment pas l’impression avec les vents d’Antarctique, mais on peut s’en choper un bon coup.
Un badigeonnage d’huile de coco s’impose 🙂
J’en profite pour te souhaiter un très Joyeux anniversaire Claire !
Gros bisous à vous 2
Les trois jours au bord du lac Wakatipu étaient géniaux, difficile d’en partir !
Pas testé, puis les plus dangereux sont vicieux, ce ne sont pas vraiment des moustiques, plutôt des mini-moucherons ! Il faut dire que l’on avait pas vraiment de protection (on prend peur à chaque fois qu’on lit les ingrédients sur ces bouteilles).
Merci beaucoup pour la pensée avec décalage horaire. 😀
Et a l’instar de ma cousine, les photos sont moins parlantes qu’en vrai, mais nous sommes si content d’éviter les Phlé .. les machins qui piquent quoi 😉
J’suis à la bourre sur ce coup là et sauf erreur, vous n’êtes pas loin d’arriver ou d’être en France .. A bientôt alors ..
Bisous
Take care
Oui retour en France le 12 avril, une fois que nous serons posés et reposés, je m’attaquerai à la mise à jour du site, encore plein de récits et photos à venir ! 😀