Mardi aurait pu être un jour comme les autres dans la cueillette de pommes, sauf que nous demandons à finir plus tôt car nous devons rouler jusqu’à Launceston. Lors de sa tournée des pubs il y a près d’un mois, Ronald a aussi précisé qu’il était musicien, quelques jours après le patron du Royal Oak Hotel l’a appelé pour lui demander s’il pouvait jouer le soir du 10 mars – sans même l’avoir entendu !
A 21h, nous sommes accueillis par Tim le barman, qui avant toute chose nous fait déguster gratuitement différentes bières tasmaniennes. C’est parti pour deux heures de show devant un public de passage et d’habitués enchantés. En plus des bières gratuites, alors que nous avions prévu de dormir quelques heures dans la voiture avant de retourner à Parramatta Creek Orchard, Tim nous offre une chambre à l’étage, nous permettant de dormir de minuit à cinq heures dans un vrai lit ! Tout ça rémunéré deux cent dollars, ce que nous ne parvenons même pas à faire en une journée de cueillette ! 😀
La cueillette ne sera quand même pas facile mercredi, surtout que nous sommes dans des allées où il faut sélectionner les pommes car elles ne sont pas toutes prêtes pour la récolte à la différence d’autres rangées où il suffit de tout ramasser sans réfléchir.
Nous avons la chance d’avoir le 14 mars de congés et après un bon gros-déjeuner, j’emmène Ronald dans un magasin de musique à Devonport pour son anniversaire. Dimanche soir nous allons boire une bière au pub de Forth où à la pause du groupe de musique le patron permet à Ronald de jouer trois de ses morceaux.
Nos trois derniers jours dans les pommes se passent sous la pluie et nous sommes bien contents lorsque Suzie nous appelle pour nous dire que nous commençons samedi 21 mars dans les pommes de terre, payé 18,97 dollars net par heure.
Un dernier tour à Devonport pour une douche et une lessive – où nous recroisons nos collègues des fraises, c’est petit la Tasmanie ! – puis nous roulons vers l’aire de Bracknell, car le champ de pommes de terre se trouve au sud de Longford sur la ferme de Panshanger.
Dès le deuxième jour nous demandons à Max, notre sympathique chauffeur de tracteur – même lorsque au moindre souci mécanique on l’entend jurer aux quatre coins du champ… façon de parler car le champ est rond 😛 – si nous pouvons camper sur place : aucun problème ! S’il n’y a ni eau ni électricité, c’est bien plus commode car ce sont généralement des journées entre neuf et onze heures. Malgré la longueur le travail en lui-même est plutôt tranquille, nous sommes trois à l’arrière du tracteur dans une arracheuse à regarder les pommes de terre défiler : il faut enlever les cailloux, les mottes de terre, les plantes ou encore les tubercules trop verts. Ceux aux formes extravagantes sont acceptés puisque l’ensemble termine en chips. Entre les moments calmes, les ruée et la fermeture des remorques qui vont et viennent toute la journée, cette dernière se déroule assez vite. Nos collègues de travail nous font même voyager : Queensland, Malasia, Japon, Californie… Gants, masque, chapeau nous protègent mais nous finissons la journée bien poussiéreux.
Heureusement dès qu’il pleut nous ne travaillons pas et pouvons filer aux Cataractes de Launceston où se trouvent des douches tièdes et gratuites, puis à Bracknell où nous rencontrons Manon, Isabelle et Lucas, trois français qui travaillent aussi dans les pommes de terre. Nous passons plusieurs soirées avec eux, parfois à grelotter ensemble autour du barbecue où nous organisons apéro et repas du soir. Car si en France le printemps est là et que les arbres bourgeonnent, ici ils perdent leurs feuilles et le froid arrive par vague.
Comme le 14, la 27 mars est un jour de congés pour nous, mieux encore Max nous annonce que nous ne travaillerons pas avant lundi. Nous décidons de profiter du week-end et roulons vers la côte Nord, puis direction l’Ouest où nous retrouvons le soleil et l’océan. Nous passons la nuit après la ville de Penguin, à Preservation Bay, où nous nous cuisinons un couscous – enfin légumes et semoule 😉 – sur fond de soleil se couchant sur le Détroit de Bass pour mon anniversaire.
Le soleil nous accompagne aussi le samedi tandis que nous continuons notre découverte du Nord-Ouest de la Tasmanie. Après un arrêt au phare du Cap Table, un monsieur nous fait des signes sur le bord de la route : dans quelques minutes un court concert gratuit commence dans une grange. Nous sommes tombés sur l’un des deux week-end d’Acoustic Life of Sheds organisé par Big hART, des familles de fermiers et des artistes rassemblés dans cinq granges de la région pour se redécouvrir entre musique et audience, créer des relations avec des personnes qui ne sont pas forcément consommatrices d’art habituellement.
Après un brunch à Sisters Beach dans le parc national de Rocky Cape, nous roulons jusqu’à la ville de Stanley pour gravir le Nut : un vestige volcanique de 143 mètres de haut. Une fois redescendus, nous dégustons une excellente glace aux boysenberries, dont nous ne connaissions toujours pas la traduction. Après une petite recherche la traduction est facile, c’est une mûre de Boysen 🙂 ; ce que nous avons appris c’est qu’elle résulte d’un croisement entre la framboise et la mûre, ñam !
Alors que nous avons décidé d’aller passer la nuit à Marrawah pour être sur l’un des points les plus à l’Ouest de la Tasmanie, un coup de téléphone de Suzie met fin à notre épopée : nous devons finalement travailler demain à huit heures, décision des hautes sphères. Retour de près de trois cent kilomètres dont nous conduisons chacun la moitié, un peu déçus de la fin de week-end avorté. Rentrée dans les pommes de terre, pensez à nous la prochaine fois que vous mangez des chips ! 😀
Je ferai un gros beef bien saignant à Ronald quand vous rentrerez Bisous deNanou
Et il en sera content, mais ne t’inquiète pas trop, il s’offre de la viande régulièrement ! 😉
Donc la pomme de terre serait plus facile à attraper que la pomme simple ?! M’étonne pas que Parmentier est exploité le filon..
On vous envoie de la chaleur, car les beaux jours arrivent par ici, les t-shirts et les motos sont de sortie, même si il y a encore quelques jours où il ne faudrait pas se découvrir d’un fil ..
Besos
Profiter du printemps pour nous, mais bientôt nous irons aussi chercher de meilleures températures.
Bises !