Lundi 4 septembre nous prenons la direction du sud, longeant la côte déchiquetée de l’Ouest écossais. La pluie et la brume nous accompagnent donnant une allure fantomatique aux Highlands. Dans ce pays plein d’eau où il est pourtant difficile de trouver des fontaines, quelle n’est pas notre surprise de tomber sur une antique au milieu de nulle part, avec une eau dont on doit rarement pouvoir égaler la pureté.
Le paysage qui défile est toujours aussi sauvage, collines et plaines rases parsemées de rochers et de marais, avec parfois la chance d’apercevoir des cerfs au loin. Nous passons les ruines d’Ardvreck Castle et les nuages laissent finalement filtrer le soleil alors que nous nous accordons une pause face au Stac Pollaidh.
Le retour à la société se fait en douceur avec un arrêt dans la ville d’Ullapool, que nous trouvons fort mignonne avec ses maisons peintes de blanc. Nous procédons à un ravitaillement alimentaire et constatons avec plaisir qu’en plus de WC gratuits, la ville propose également des douches. Un peu plus loin sur la route nous sommes déçus de ne pouvoir observer la cataracte des gorges de Corrieshalloch, nous nous promenons sur le sentier mais le pont suspendu est fermé pour maintenance, nous cachant la vue des chutes de Measach qui se fracassent 46 mètres plus bas. Mais notre fin de journée sera illuminée par un coucher de soleil dorant les lieux et notre début de nuit se fait sous le regard de cerfs sauvages dont nous observons la silhouette sur la crête d’une montagne.
Au frais matin, je m’en vais faire une lessive dans la rivière que j’entends se transformer en cascade juste un peu plus loin. Nous la verrons lorsque nous reprenons la route en direction de Gruinard Bay. Chaque virage est un nouveau plaisir pour les yeux, au travers de Beinn Eighe Natural Reserve, sur le Wester Ross Coastal Trail – nous n’avons pas croisé de dragons .
Nous nous octroyons une pause dans le village de Shieldaig qui en plus de son superbe rivage offre des WC publics, avant de poursuivre notre vertigineuse descente de la côte, en croisant quelques locaux.
Le regard attiré par des ombres d’îles au loin, nous nous arrêtons en plein vent pour observer la carte routière de plus près. C’est bien Skye, ainsi que l’île de Rona qui nous offrent un splendide panorama. Tellement saisissant, que nous braverons le vent pour dormir sur place et profiter de la vue jusqu’au dernier rayon de soleil.
Le mercredi nous attaquons le col entre Applecross et Tornapress, sur une route à une voix, entourés d’une brume se transformant en épais brouillard plus nous prenons de l’altitude. Chaque voiture croisée est une aventure mais nous parvenons au sommet et le voile se dissipe pour la redescente nous offrant de nouveaux ravissants paysages.
Nous contournons le Loch Carron pour rouler jusqu’à la ville de Kyle of Lochalsh où nous empruntons le pont court et gratuit, construit entre 1992 et 1995, qui mène à l’île de Skye. Après un lunch tardif à Broadfort nous roulons jusqu’à trouver une place qui semblait n’attendre que nous au bord d’une rivière s’en allant dans les sous-bois. Un endroit rêvé… pour les midges, ces micro-moucherons piquants qui aiment tant l’humidité… et a priori la saveur de la peau humaine. Heureusement nos cousins nous ont transmis l’astuce et le produit miracle : l’huile de jojoba ne semble pas à leur goût.
La pluie nous accompagne pendant deux jours sur l’île de Skye, avec quelques rares éclaircies, ce qui ne nous empêche pas de poursuivre vers le nord et de marcher jusqu’aux pieds du Old Man of Storr, un monolithe de 55 mètres, « formé à la suite de l’érosion de la montagne sur laquelle il est situé, appelée Storr » nous dit Wiki. A l’aller la bruine ne nous fait pas peur, au retour elle a transformé le chemin en torrent et nous sommes trempés jusqu’aux os.
Après un arrêt aux falaises de Kilt Rock et son impressionnante Mealt Waterfall se déversant directement dans la mer, c’est face à d’autres falaises que nous passons la nuit. Le lendemain, le soleil fait de timides apparitions alors que nous dévalons vers le sud, faisant un aller-retour sur la B8083 jusqu’au village d’Elgol nous offrant un point de vue sur les Black Cuillin, un massif dont le point culminant est un ancien volcan.
Retour sur l’île principale et arrêt dans Glen Shiel pour la nuit où un passant a décidé de corriger l’histoire de la bataille. Le samedi matin, les nuages ont disparus, il fait tellement bon que nous faisons une partie de pétanque sous le regard étonné d’autres touristes… ah non c’est peut-être notre linge séchant au soleil !
Nous voilà à Invermoriston, retour à la case départ. Nous dormons une dernière fois à côté du Loch Ness avant de retourner à Fort William. Pour changer de la vallée de Glen Coe nous prenons l’Argyle Coast Trail, passons au large du château de Stalker et faisons un crochet par la jolie ville d’Oban. Un peu plus loin, sur un parking de départ de randonnée, alors que nous nous installons pour la nuit, nos voisins routards et leurs trois chiens viennent nous saluer et nous proposent de venir boire un verre chez eux. Nous passons une excellente soirée avec ce couple de Cornouailles, dégustant les bières faites maison – et gluten free.
Juste une petite anecdote à propos de ce fameux pont entre l’île principale et l’île de Skye : 2003, un ami et moi sommes en Écosse pour un petit séjour. Arrivant de nuit à Kyle of Lochalsh, ne savant pas où dormir, un chauffeur de bus nous dit de monter pour qu’il nous amène à une auberge de jeunesse, nous pensions prendre le ferry le lendemain qui nous transporterait sur l’île.
Le soir, devant une bonne pinte et de la musique live, trois belges nous assurent que nous sommes DÉJÀ sur l’île, nous disons le contraire, mon ami étant sûr de lui, jusqu’à ce qu’ils nous montrent, sur toute la façade du pub, une énorme fresque décrivant la construction d’un pont… Le fameux ! Amen.
Ravie que cela t’ai plu, dommage que nous n’ayons pas pu nous croiser !
Nous avons quand même eu pas mal de beau temps… Et puis les nuages donnent un certain cachet aux photos ! 😀
l aide à…. enfin je me sens dans l’atmosphère de serie télé à faire peur perdu au milieu de nul part !j-imagine 3 siecles avant la dureté de vivre et même maintenant
!!!bravo photos superbes,on s’y croirait ,Deux bises Domi et Claude
En regardant l’ile de Skye sur la carte, j’ai compris le titre de l’article.
Bisous
Take care
Tu en as compris plus que moi alors, c’était surtout une allusion aux nombreuses îles qui existent autour de l’Écosse. 🙂
Les Pays-Bas c’est différent mais tout aussi froid et fort propre. On prévoit un petit week-end à Amsterdam en effet. 😉